Hé, savez vous qui est mon fournisseur en plumes homologuées de Pierrot ?

C'est Jacques, l'ami des goélands. Si tu te promènes le long des  remparts de St Malo, tu le rencontreras certainement, entouré d'une foule de  spectateurs qui applaudissent  aux prouesses de ses oiseaux de mer apprivoisés.

Ce gars là m'épate. Tenez ! Un  jour, j'ai assisté à une scène très touchante. Par  un bel  après midi, j'ai vu toute une classe d'enfants en  promenade entonner  pour l'ami des oiseaux, Ouvrez  la  cage aux  oiseaux, la  célèbre chanson  de mon autre ami, Pierre Perret. Façon de remercier l'artiste. Et mon Jacques, l'oeil malicieux, de diriger tel un chef d'orchestre, ce choeur d'enfants improvisé.

Mais Jacques  a  d'autres  cordes  à son arc. Cet ancien ouvrier relieur  de  livres  d'art, fils d'horloger, chante, écrit   et  bricole   de  drôles  d'objets poétiques. Je  me  suis  laissé dire  qu'il  a  influencé  d'une  certaine  manière Serge Bonnafont, par  sa  faculté  de  regarder  derrière   les   apparences. J'en  veux  pour exemple  ce   portrait  de  Serge, fumant  une  cigarette  et  caricaturé  par Chen. Il fallait  le regard  affûté de Jacques pour voir l'Europe dans  les méandres des volutes de fumée (Voir le grand album des caricatures).

Vidéo de Hugo Besnier, le sonneur des Bés de Saint-Malo

FAUX SIMPLET MÉTARMOPHOSÉ

                

Ma fête est morose, Morphée met ta rose, Formose est matée, Faut oser m'armer. Faut aimer Mozart, Mes photos, mes arts, Formez, mais à tort, Mots et métaphores. Morphos, mes états, Formaient mots et tas. Mais Orphée m'a tôt Ôté mes arts faux : Faux mors étamés, Faux émaux tarés, Faux marteaux aimés, Mes forums athées,	Et ces faux motards, Même mes auto-phares. Femmes, otez mes ors Mes faux états morts. Ta mort ? Mais c'est faux, T'aimais fort, maso Mes fautes amorcées, Ces mots, t'as formé ?   Métamorphosé, Mets ta forme osée, Mets au rhum, ta fée, Mais à mort, fautez...   Anne Agrame et Jacques Faux Simplet

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Quand Jacques n'est pas occupé à apprendre des tours à ses goélands ou bien à écrire, il  élabore à partir d'objets de récupération des drôles de sculptures et des tableaux aussi ludiques qu'inventifs, qu'il surnomme « ses bricolages ». Ainsi, les grandes orgues de la cathédrale et les bâtiments administratifs deviennent vaisseau spatiaux ou paquebots, (mauvais) sujets de montages poétiques et iconoclastes épinglés aux murs de son apartement rennais. Sur ses meubles antédiluviens, une profusion d'animaux de bois,  métal, assemblages disparates de boulons, de tire-bouchons et autres ustensiles dont on n'a pas idée. Et puis, accrochées aux murs, des pendules de toutes formes et couleurs, aux mouvements d'horlogerie parfois inversés, qui carillonnent et tictaquent à qui mieux mieux. On est de l'autre côté du miroir, pas celui des mannequins étranges de Claude-Catherine Suri, mais celui de Lewis Carroll, surréaliste et merveilleux.  Foi de Pierrot, ce gars-là qui fait le jacques est au moins aussi rêveur que moi.  Et soit dit en passant, il se pourrait bien qu'il ait inspiré Serge Bonnafont à détourner les objets banals de la vie quotidienne pour créer ses musipouvantails fantaisistes.

Retrouve les Bricolages de Jacques dans son album photo

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